haïkus d’hiver
photos, tankas et haïkus inédits © Patrick Joquel
www.patrick-joquel.com
devenir pin sylvestre
goûter l’hiver infini
jusqu’au dernier flocon
La poésie met à nu
Le Blanchon laisse des traces
Poète à poils ?
Silence un skieur
La neige en mille nuances
vague au vent saisie
Laisse les nuages
et leurs impalpables ombres
jouer avec eux
Juste entre deux neiges
Le temps me suspend aux branches
quinze ans pour toujours
J’ai beau me suspendre
au silence je suis bien
loin d’être invisible
Follement félin
Le skieur jaillit de la poudre
rétracte ses griffes
Entre les mélèzes
le soleil en filature
peine à te suivre
Demeurer debout
quand tout s’effondre à ses pieds
Défi permanent
Affineurs de courbes
chacun suit sa trajectoire
Jubilation fine
Un dernier check up
Décollage une minute
J’ouvre en grand les bras
rosée de l’aurore
ma respiration tranquille
la mer s’étonne
Pendant ce temps-là
la Terre joue sa saison
Belle indifférente
Journée d’ocre bleu
Je cherche en chemin les mots
d’un haïku songeur
désir infini
ton regard vague la mer
horizon caresse
Choisir chaque jour
d’en goûter la quintessence
Joie du minuscule